On s’entend généralement pour ce qui est de l’importance du jeu chez l’enfant. Même si nos vécus sont différents. Même si parfois nos modes de pensée sont divergents. C’est un fait socialement accepté. Un enfant doit jouer. Ne reste qu’à se pencher sur la qualité de l’expérience proposée. Sur comment on peut essayer d’upgrader le tout pour offrir une plus grande liberté. Et voilà!
De l’extérieur.
C’est somme toute une activité assez simple. Qui demande l’effort d’observer. De mettre de côtés certains préjugés. De faire fi de ces conditionnements bien ancrés. Mais ça demeure d’une certaine simplicité. Surtout parce qu’au final on n’est très peu concernée.
En tant que mère, on y est habituée. À se mettre de côté. À voir au meilleur pour notre entourage. En faisant étalage d’une soi-disant. Parce que si charité bien ordonnée commence par soi-même, il en est de même pour la générosité. Il est temps de se pencher sur soi. Parce qu’on le vaut bien. Tout simplement. Mais également parce que d’investir sur soi aura des retombées exponentielles sur ce qui, pour moi et plusieurs autres, compte plus que tout le reste: nos familles!
S’élancer.
Pourquoi je parle de ça maintenant. Parce que c’est l’été, tout simplement. Parce qu’été rime avec jouer. Et que c’est un moment de plus grande proximité. Avec nos enfants. Mais aussi avec notre temps. Parce que c’est LE moment par excellence pour creuser. Pour se retrouver. Emmagasiner. Se réorienter. Y voir clair.
L’été c’est la saison de l’éveil. À l’image de la nature qui explose. Qui s’expose. Qui se déploie sans gêne ni retenue. L’été c’est la saison de l’expression. Celle-là même où les sens se déploient. Celle où il est les plus facile d’entrevoir le chemin devant soi. Profitons-en!
Point de départ.
C’est simple. Et violent à la fois. Il faut plonger. Braver les eaux froides. Qui deviendront rapidement confortables. Mais il faut commencer par oser. S’abandonner. Se déresponsabiliser de cet emploi du temps qui est bien souvent sur-chargé. Accepter d’être présent. S’y ramener consciemment. Jusqu’à ce que cela devienne naturel. Il faut casser la linéarité sur laquelle on a appris à naviguer. Il faut se laisser porter. Et, bonne nouvelle, vos enfants s’en trouveront immédiatement libérés! 2 pierres d’un coup.
Pas besoin d’attendre d’être arrivée pour célébrer. Inspirer sur chaque petits pas effectués. Savourer chaque parcelle de liberté retrouvée. Et emmagasiner les fiertés pour continuer d’avancer. C’est comme ça qu’on y arrive!
Puis, vient le temps de laisser l’imagination devenir le maître. Rien de plus à ajouter. Le jeu n’est pas une charge de plus à porter. Ce n’est pas une quête dans laquelle il faut se lancer. Le jeu est là. Il s’agit de le trouver. De s’y laisser guider. D’en saisir les opportunités. Quelques minutes. Quelques heures. Une journée entière. Pourquoi pas? Assez longtemps pour ressentir l’allègement. Pour voir le stress se dissoudre sous le déploiement des endorphines. Le temps que le cerveau mette la créativité en tête. Le temps de ressentir. De se faire envahir, par une vague de bien-être. Le temps de renforcir ce lien si précieux que l’on crée avec notre enfant par le jeu. Le vrai. Celui qui se vit sans pouvoir être décrit. Celui qui se ressent tout simplement.
Pousser.
C’est essentiel de résister à la tentation. En élaguant ces élans d’organisation et de planification. Et en se laissant aller. En se laissant tomber dans le néant. En perdant le contrôle. On accepte de porter un nouvel éclairage sur notre vie. C’est alors qu’on découvre. Qu’on se découvre. Et qu’on emmagasine cette lumière qui sera d’un précieux secours quand le sérieux reprendra le dessus, inévitablement, un jour ou un autre.
Ce laisser-aller nécessite plus ou moins d’efforts selon nos personnalités. De mon côté, j’étais une enfant sage. J’ai grandi avec des grands. On vantait ma maturité. Je n’ai jamais réellement jouer. À 3 ans je savais lire et écrire. Je faisais les choses avec un objectifs en tête. Avec tout ce que ça implique de déceptions et de pression.
Avec mes enfants, j’ai décidé que le moule n’allait pas être légué. J’ai décidé qu’ils auraient le temps de jouer. J’ai décider qu’ensemble on valoriserait le jeu. Qu’ils allaient m’inspirer. Je me suis servi d’eux pour réapprendre à être une enfant, de coeur et d’esprit. Je me suis observée. J’ai appris à me connaître et à me reconnaître. Pour leur offrir ce qui leur revenait de plein droit. La maternité n’est pas qu’une série de responsabilités à lister. La maternité est une occasion en or de se recréer. Et de redonner au suivant – nos enfants dans le cas présent.
S’ouvrir au jeu.
Je vous fais une petite mise en situation. Combien de fois avons-nous envié l’énergie de nos enfants? Combien de fois avons-nous admiré leur habileté à s’émerveiller? Combien de fois nous ont-ils contaminés par leur bonheur et leur joie de vivre?
Et si on prenait conscience que le jeu fait partie de la vie. Et que la vie est un jeu. Où l’important n’est pas tant qui sort gagnant ou perdant. Où l’important concerne les gens qui sont présents. Ceux avec qui l’on rit et l’on partage le moment.
Et si le jeu devenait un acquis. Une énergie que l’on transpose au travail comme dans la vie. Si jouer devenait une nouvelle norme. Que l’on remettait en perspective les notions de performance et de productivité? Pour ce concentrer sur le moment et sur les gens?
Et si, nous nous donnions la chance de devenir de tels vecteurs de magie et de bonheur nous-mêmes? Qu’à notre tour, nous faisions l’effort de combler notre besoin tout humain de jouer? Et que par conséquent devenions des sources de magie, de bonheur et lumière pour ceux qui nous entourent?
C’est pas si mal comme plan, non?