« Une fortune est plus à l’abri dans une tête que dans un sac. »
-Félix Leclerc
Qu’est-ce qui peut bien passer par la tête de quelqu’un qui choisit l’école-maison comme projet de vie?
Enseigner à ses enfants. Quelle idée! Je vous entends en écho dans ma tête. Je m’entends moi-même. Hier et aujourd’hui. Tous les doutes, questionnements et, oui, il faut se l’avouer, tous les jugements. 16 ans maintenant que je les entends. À tort ou à raison. Mais je les entends.
Je ne saurais dire avec exactitude quels sentiments réels se cachent derrière toutes ces interventions car je suis trop impliquée personnellement pour comprendre les réactions qui viennent de l’extérieur maintenant. De tous les sujets dont nous pourrions discuter c’est assurément un des plus difficiles pour moi, et pour être honnête, c’est un sujet que je tente de plus en plus d’éviter. Pourquoi? Parce que ce projet, si je m’y investi autant, me tient à coeur. Parce que malgré tous les efforts que je pourrais déployer pour vous convaincre que mes enfants ne sont pas sous le joug d’une marâtre possessive, vos perceptions vous appartiennent. Parce que, en fin de compte, ça ne regarde que moi, mon chum et mes enfants, hein!
L’origine.
Bien sûr tout commence quelque part. Alors, voici d’où elle est venue cette idée folle. J’avais 24 ans, mon fils 4. J’habitais dans un petit village du Centre-du-Québec, pas de voiture, des projets et des rêves plein la tête. Je voulais voyager, beaucoup voyager. J’ai donc testé. En faisant la maternelle (non obligatoire) et en voyageant. Cette année-là, nous sommes allés en Belgique, au Pays Bas et à New York. Cette année-là, mon fils a appris à lire, à manipuler les nombres, à écrire. Et j’ai compris alors que le cerveau de l’enfant sait très bien où il s’en va. J’ai goûté au bonheur d’être l’accompagnatrice de ce petit être en développement accéléré. Et je n’ai pas eu envie de déléguer ce bonheur à quelqu’un d’autre. Disons-le, à un étranger.
À l’époque, je n’avais donc ni voiture, ni internet, ni ordinateur. On travaillait avec des livres, des crayons et du papier. On utilisait le contenu du frigo, du bac à jouets. On sortait. On exploitait notre environnement. Alors, si aujourd’hui, avec tous les médias et les ressources dont je dispose, vous me demandez si je me sens suffisamment outillée pour enseigner à mes enfants, je vous répondrai qu’ils ont tout ce dont ils ont besoin et même plus pour parfaire LEUR éducation.
La piqûre.
Ne vous leurrez pas. La route n’est pas toujours facile ou linéaire. Elle est parsemée de détours, d’hésitations, de remises en question, … et de rencontres. Avec le temps, le plaisir l’emporte, bien sûr, sinon on aurait mis fin au projet. Le plaisir s’est tranformé en passion (certains diraient en obsession). À mon tour, je me suis plongée dans la découverte des philosophies éducatives, dans la recherche de matériel , dans la compréhension du processus d’apprentissage et de la loi. L’internet m’a permis de faire le tour du monde pour apprendre et pour transmettre à mon tour. Puis le temps aidant, les victoires aussi, la confiance a grandi.
Portrait.
Notre éducation en est une principalement inspirée du curriculum classique. Rigoureux, quelque peu austère aussi. Elle a tour à tour été tinté de Charlotte Mason, Montessori, Waldorf et autres grands mouvements. Je vous dirai donc ici un premier secret: ce que je retire de tous ces essais; ils ont été essentiels au développement de mon enfant. Il en a retiré une plus grande connaissance de lui-même, a appris à trouver sa voie en tant qu’apprenant et en tant qu’individu. Et ça c’est là le plus bel héritage qu’il pouvait en retirer.
L’avenir.
Notre grand est désormais au secondaire. Le 2e demande à commencer depuis plusieurs mois déjà, il a 2 ans. On retarde. On fait avec lui des activités en tentant de lui faire oublier le mot école. Pourquoi? Car pour nous il est primordial que l’action d’apprendre dépasse le cadre académique ou scolaire. Nous tenons à ce que l’apprentissage soit partie prenante de la vie dans sa globalité. Mais dans ma tête et sur papier, bien des projets sont en route.
Mon cadeau!
À chacun sa façon de fonctionner. Il y a toujours eu et il y aura toujours autant d’école-maison différentes que de familles qui la vivent. La clé pour moi est dans l’organisation. Une organisation rigoureuse qui me prend des dizaines voire des centaines d’heures chaque printemps mais qui me permet d’avoir l’esprit libre le reste de l’année. J’ai mis des années à construire et à parfaire mon plan de scolarisation. Depuis 2 ans, je n’y touche plus. Il me convient et répond à nos besoins. Pour le moment. Je vous laisse donc ici 2 documents soit, un plan de scolarisation vierge et un extrait détaillé de mon plan de cette année-ci. Ce deuxième document présente 2 matières: une dont la planification provient de la répartition des activités d’un livre officiel et une autre dont le programme est construit maison. Libre à vous de vous y intéresser mais bon, en cas de besoin, faites comme chez vous!
Merci beaucoup pour ce blog que je viens de découvrir (qu’est-ce que homesteading veut dire? Un genre d’autosuffisance?) . On explore l’école à la maison aussi mais ma grande a juste 2 1/2 ans donc ce n’est pas pour demain 😉 si je peux me permettre, page 5 du plan de scolarisation, « nous seronS à même … » Bonne continuité!
Bonjour,
premièrement, merci pour la correction. Ce document n’étant pas celui que j’ai remis j’ai été un peu rapide sur la relecture.
Pour ce qui est du homesteading, oui, c’est de l’autosuffisance.
Et pour l’école à la maison, bonne découverte. C’est un monde merveilleux regorgeant de possibilités!
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