L’histoire d’une vie.
Parmi tout ce que j’ai entrepris de régler. Parmi tout ce que j’ai tenté de niveler. De régulariser. D’équilibrer. Parmi tout ce qui m’a hantée. Et qui continue de me tourmenter. Parmi tout ce qui m’aura arrêtée. Ce qui m’aura fait dévier. Ou m’aura empêcher de laisser tomber. Parmi tout ça. Il y a une relation amour-haine avec une partie de moi. Solidement ancrée. Dont je peine tant à me délester. L’ombre de cette difficulté. À lâcher prise. Comme une incapacité. Comme l’immensité qui paralyse. Devant quelque chose dont je voudrais profondément me séparer. Mais que je continue de trimbaler. Au nom d’une incompréhensible fidélité.
Quand on se compare.
Quand on se compare, on se console. C’est un peu ce qui me désole. Comme si la vie venait en formule toute garnie. Comme si le destin. Le quotidien. Du début à la fin. Ne pouvait naître sans être accablé. D’une lourde complexité. D’un boulet qui nous est attribué. Et à qui toutes nos années. Devront, en quelques sortes, être consacrées.
Grandir. Se définir. Se découvrir. Jour après jour. Pour moins souffrir. Pour s’épanouir. En sachant que ça ne va jamais finir. Que la vigilance sera notre meilleur alliée. Comme la pire. Un mal nécessaire. Qu’il faut savoir faire mentir. Sans le faire taire. Un exercice où la foi est salutaire.
Personne ne peut se vanter d’y arriver. De le maîtriser. Dans son entièreté. Personne n’arrive à lâcher prise en tout temps. Sans jamais faire de retour dans le temps. Il faut en être conscient. Il faut être patient. Il faut être bienveillant. Et conciliant.
Force est de constater.
Force est de constater. Que ce qui exige d’être provoqué. Que ce qui exige d’être forcé. Plus qu’il ne le mérite. Plus qu’il ne serait normal de s’y engager. Que ce qui nous plonge dans un océan de douleur. Que ce qui nous mène au travers de chemins. Où l’ombre règne en maître des terreurs. Force est de constater que là. Là où le combat se détourne de soi. Là où l’effort outrepasse la loi. Celle de l’humanité. De l’empathie dévouée. Là. Où les pas sont si ardus. Que même l’idée de progresser devient d’une incohérence absolue. Là. Où le combat perd sa noblesse. Celle teintée de sagesse. Force est de constater. Que tôt ou tard. Continuer devient plus risqué que de quitter.
Il m’était impossible de rester, mais plus encore de partir.
Elizabeth Gilbert – MANGE PRIE AIME*
Y’a rien qui arrive pour rien.
Plate de même. Une simple phrase toute faite. Mais. Surtout. LA phrase parfaite. Parce que rien n’est vécu en vain. Parce que peu importe les erreurs. Peu importe la douleur. Peu importe la vie qui nous bouscule. Qui nous donne une impression de recul. Qui nous boxe avec ardeur. Parce que peu importe tout ça. Il y aura. À ce stade on ne sait pas. C’est un acte de confiance. Confiance que ce qui a été nous a outillé. Que ce qui a été nous aura mené. Là où nous nous devons d’aller. Là où notre courage sera récompensé. Et lâcher prise en tout humilité.
Si vous avez assez de courage pour dire aurevoir, la vie vous récompensera avec un nouveau bonjour.
Paulo Coelho
La fin du monde.
Accepter de voir la porte se fermer. Sans savoir où cela va nous mener. Accepter de laisser derrière. Ce monde qui nous laisse un goût amer. Se retenir. Pour ne pas y revenir. Parce qu’au final. Ce monde représente un confort viscéral. Entendre la porte se verrouiller. Et continuer. Sans se retourner. Malgré que tout nous paraisse embrouillé. Lâcher prise. S’abandonner.
Parce que ça fait souvent peur la fin. Parce que c’est toujours la marque d’un avenir incertain. Parce que c’est se lancer. Dans une mer de possibilités. Dans un désert à explorer. Sans savoir vraiment. Si on saura s’y retrouver. En se faisant le devoir de se répéter. Que la fin justifie les moyens. Qu’elle n’est pas un mal nécessaire en tout point. En se répétant. Inlassablement. Que les ponts prennent naissance de la fraction. Pour nous porter. Vers une nouvelle destination.
Le nouveau chapitre.
Un nouveau chapitre. Vide de sécurité. De repères auxquels s’accrocher. Mais surtout. Un nouveau chapitre. Où l’avenir s’extirpe. Des désirs. Des soupirs. Des actions. À partir desquelles l’histoire va se définir. Pour venir graver cette vie en devenir. Un nouveau chapitre. Où tout est à redessiner. Tout est à prouver. Où tout peut encore être rêver.
Un nouveau chapitre à s’approprier. À modeler. Un nouveau chapitre. Une nouvelle occasion. Pour se rappeler. Que chaque jour. De grandes choses nous entourent. Que chaque jour. Nous avons le choix. De fixer l’horizon. Dans la direction que nous ressentons.
Le plus beau.
Le plus beau dans tout ça. C’est que pour chaque porte fermée. Pour chaque page tournée. Pour chaque apprentissage que l’on s’est approprié. Et vers lesquels notre vie nous a mené. Les plus beau dans tout ça. C’est que pour chaque pas. À nous distancer du passé. Pour chaque peur que l’on aura osé affronter. Pour chaque erreur que l’on acceptera de se pardonner. Le plus beau. C’est que pour tous ces gestes assumés. Visant à nous délester. De nos insécurités. Des échecs qui nous ont écorchés. Des doutes qui nous ont trop longtemps enfermés. Le plus beau c’est. Qu’on aura lâcher prise avec tout ce que ça implique de vérité.
Le plus beau dans tout ça. C’est qu’on en ressort. Plus fort. Le plus beau dans tout ça. C’est que même si elle reste. La peur. Perd de sa lourdeur. Le plus beau dans tout ça. C’est que le rythme s’installe. « We have to be fearless in letting go. » – The Art of Letting Go* Et on s’en rapproche à chaque pas conscients. À chaque instant. C’est tu pas beau?