1er août
Une date d’entre-deux. Une des quatre grandes célébrations de la Terre. De cette Terre qui nous supporte. Qui porte nos pas. Qui accueille nos chutes. De cette terre qui nous nourrit, aussi.
1er août. Une date où la chaleur de l’été atteint son point culminant. Une date où commence à s’annoncer la fraîcheur de l’automne latent. Le temps des premières récoltes qui méritent d’être célébrées. Le temps de visualiser l’abondance espérée. De la voir se concrétiser. D’en célébrer la beauté. De s’en charger. Intérieurement.
Les pieds sur terre.
On pourrait longtemps parler de la Terre. De ses fruits et de ses ornements. De l’importance d’en saisir l’énergie. Dans le ici et maintenant. Mais, surtout, il ne faut pas oublier que nous faisons parti de ce tout. Parfaitement configuré. Que nous ne sommes pas observateurs de cette beauté. Que nous en sommes des vecteurs. Essentiels à l’énergie ne cherche qu’à se déployer. Il ne faut pas oublier, qu’humainement, nous avons les deux pieds dedans.
Pendant que le raccourcissement des jours devient apparent. Que le soleil se fait doucement moins éblouissant. Pendant que ce déclin vital et apaisant, annonciateur d’un nouveau temps, se fait plus insistant. Parfois plus pesant. Pendant que toute cette magie se trame. Il y a une opportunité à ne pas manquer. Une occasion de prendre conscience. Avant la chaos de l’abondance. Une occasion de s’arrêter. Pour remercier. Pour rêver. Une occasion toute dédiée pour inspirer. Pour s’inspirer à reprendre la route qui nous mènera à Mabon.
Sentir le vent.
Lammas. C’est le temps de remercier l’abondance. De se remercier de notre présence. De notre constance. De tout ce que nous avons investi d’efforts et de confiance.
Lammas c’est le temps de saisir au vol l’image d’un demain. Plus ou moins lointain. De se laisser caresser par la brise porteuse d’effluves. Ou de se laisser projeter par la bourrasque qui nous prend par surprise.
Lammas est un vent chaud. Parfois brûlant. Infusé de l’énergie du soleil qui nous accompagne depuis Litha. Un vent d’énergie inspirée. Un vent qui peut soulever. Mais un élan qui ne peut durer. Évidemment. Lammas nous ramène doucement vers l’équilibre. Celui du jour et de la nuit. Mais aussi, et surtout, celui de la vie.
Plonger au coeur.
Comme toutes les grandes fêtes de la Terre, Lammas nous invite à plonger. À s’ancrer. Profondément. À parcourir le temps. Le passé, le futur et le présent. Lammas c’est la célébration de l’intention devenu consécration. Comme le grain semé puis devenu blé au fil de son ascension.
Lammas c’est la mise en valeur. Celle qui illumine et qui permet de continuer. Dans un chemin mieux éclairé. Lammas c’est la route qui mène à l’ultime sacrifice. Celui de la récolte. Car l’arrivée n’est pas tant une fin qu’un objectif. Celui où le cycle se termine et recommence à la fois. Celui du deuil et de la renaissance qui se côtoient.
Lammas c’est donc accepter d’aller vers une certaine fatalité. Aussi lumineuse et joyeuse puisse-t-elle sembler. Lammas c’est accepter consciemment la vie et son élan. C’est accepter humblement la transformation et le mouvement.
La route.
Lammas, de l’anglo-saxon Loaf Mass. Symbole de la vie qui se produit et qui nourrit. Symbole de la continuité et de la complémentarité. De la nature en elle-même. De la nature et de l’homme.
Lammas. Le temps de se rappeler les empreintes que l’on a laissées au fil de nos pas. Au fil de ce chemin que l’on parcourt et qui nous mène à travers ce voyage qu’est notre vie. Une fête pour se rappeler, que tout ce que l’on sème finira par fleurir, à sa façon. En temps opportun. Pour peu qu’on s’accorde un tantinet d’attention.
Lammas. Une fête pour se reconnaître. Dans ce que l’on a été et dans ce que l’on est. Une fête pour prendre conscience de ce que l’on devient. De la destination vers laquelle on se dirige. Au fil des jours qui pleuvent, sur nous et autour de nous, une magie dont il est difficile de saisir l’entièreté.