Je vous ai partagé, dans un précédent article, notre désir de réduire nos déchets et de notre choix d’intégrer le bokashi dans plusieurs sphères de notre quotidien: semis, jardin, animaux, entretien de la maison. Si le bokashi t’intéresse et que tu as passé tout droit, je te conseille de lire Le bokashi – introduction avant de poursuivre ta lecture.
Récapitulation
Tel que décrit dans le précédent article le bokashi est un processus de fermentation anaérobique des déchets organiques qui permet d’accélérer la production de compost. En théorie, ça peut paraître une peu complexe à intégrer dans le quotidien, mais je suis là pour te démontrer le contraire!
Ce dont tu as besoin
Pour commencer ton aventure du bokashi, tu auras besoin de:
- un peu d’espace dans une pièce tempérée
- un seau à bokashi ou 2 seaux de 5 gallons avec un couvercle hermétique de type Gamma Seal
- Du « son de bokashi » acheté ou concocté maison
- Des matières organiques
Je te laisse le lien vers l’ensemble que j’ai choisi.
La routine bokashi
Récolter les matières compostables
Tout commence par la récolte des matières. C’est plutôt simple, on peut composter à peu près tout avec la technique bokashi; il s’agit d’éviter les liquides et huiles en grosse quantité, les aliments avec des moisissures et les gros os.
Tu peux te procurer la fiche aide-mémoire si tu le désires!
Je récolte donc mes déchets et les accumule pendant la journée. Pendant que le souper cuit, je prends quelques minutes pour tout couper en petits morceaux et hop! Dans le composteur! Couper n’est pas essentiel mais favorisera la fermentation, donc le succès de l’éventuel compost.
Ajouter le son de bokashi
Une fois les déchets organiques dans le seau, j’ajouter 15 ml de son inoculateur pour chaque 2-3 cm de matière. Avec un pilon ou ma main, je presse le mélange pour limiter l’air qui pourrait s’être inséré et je referme hermétiquement. Je répéterai l’ajout des déchets et du son, en alternance, jusqu’à ce que le seau soit plein.
Drainer
Le processus de fermentation entraîne inévitablement la production d’un liquide. qui doit être drainé à tous les 2-3 jours pour ne pas que l’accumulation entrave la fermentation.
Pour ma part, j’utilise le robinet au bas de mon seau. Si tu as opté pour un système maison, c’est la raison pour laquelle tu as besoin de 2 seaux:
- un premier seau perforé au fond à l’aide d’une perceuse
- un seau intact dans lequel le seau perforé sera déposé
Tu pourras ainsi drainer ton bokashi en soulevant le seau pour permettre l’égouttement et recueillir le thé généré.
Le thé de bokashi est un concentré de bactéries bénéfiques et de nutriments mais son acidité exige qu’il soit dilué avant l’utilisation avec des végétaux.
– pour un arrosage de la terre, la dilution suggérée est de 1/100
– pour une vaporisation du feuillage, la recommandation est de 1/500
– pur, il peut être utilisé pour dissoudre les algues en formation dans les canalisations et enrayer le développement de bactéries nocives.
La récolte
Après 2 à 4 semaines, le processus est normalement complété. Une odeur caractéristique de fermentation, semblable au vinaigre de cidre, devrait s’en dégager. Il est temps de vider le seau mais le mélange est trop acide pour être utilisé comme compost. Différentes options sont possibles selon la saison et les disponibilités:
- enterrer le mélange dans une planches de jardin vide. Il faut alors creuser 30 cm dans le sol et attendre 2 semaines avant d’y ajouter des plants.
- ajouter en alternance avec de la terre dans un pot et laisser reposer quelques semaines
- ajouter à la pile de compost ou au vermicompost
Astuces
2 pour 1
J’ai opté pour un ensemble de 2 systèmes de bokashi pour optimiser la routine. Ainsi, pendant qu’un seau est en fermentation, je suis en mesure de commencer le remplissage du suivant.
Ne pas jeter trop vite
Durant le processus de fermentation, particulièrement durant nos hivers froids où le temps nécessaire peut s’étirer, une fine couverture de champignons blancs peut apparaître. Pas de panique, c’est signe que le processus est sur la bonne voie.
À l’ombre
C’est une règle générale lorsque l’on fait des fermentations. La fermentation a besoin de chaleur mais il faut éviter le soleil direct et ce, même si le contenant est opaque.
Tout propre
Même si un seau a bien fermenté, on s’assure de bien nettoyer entre chaque lot pour éviter une contamination indésirable. Rien de bien compliqué, eau et savon à vaisselle suffisent amplement. Et te voilà prête à recommencer!
Te voici bien outillée pour commencer à expérimenter et établir ta routine bokashi. C’est un processus ou s’entremêlent la science et l’instinct. Un processus qui s’approprie dans le temps, qui demande qu’on lui donne une chance et qu’on fasse l’effort de l’apprivoiser.
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