L’année longue.
Notre école ne ferme jamais. Elle est toujours là. 24/7. Notre école répond aux besoins. Quand ils se présentent. Comme ils se présentent. Notre école c’est notre vie. Ni plus. Ni moins. Elle s’y est adaptée. Elle s’y est conformée. Et je dois dire qu’on y retrouve maintenant une certaine harmonie.
Le fil du temps.
Notre école ne ferme jamais. Jamais de tempête. Jamais de relâche. Jamais de portes closes. Jamais de chaises sur les pupitres. Notre école nous suit. Emboîte notre rythme. Quelque soit le moment de l’année. Quelque soit la période de la journée. Notre état de santé. Ou de quel pied nous nous sommes levés.
Se reposer.
Et même si. Même si notre école n’est jamais fermée. Nous tenons à ce que nos enfants apprennent à se reposer. À se déposer. Nous tenons à ce qu’ils sentent les cycles. Quand ils se présentent. Qu’ils ressentent la lenteur. Les variations d’humeur. Qu’ils développent une aisance. À se fixer. À s’ancrer. Profondément. À s’offrir du repos. Sans remords. En accord avec ce qu’ils sont en dedans. En acceptant ce qu’ils sont vraiment.
S’arrêter.
Il n’y a pas de préfabriqué. Il n’y a rien de tout préparé. C’est vous qui voyez. Comment ça peut s’articuler. Ça peut s’organiser. Selon ce que vous êtes. Ce que vous voulez. Ce qui vous fait du bien. N’empêche que l’essentiel est là. Vient un temps où il faut s’arrêter. Pas totalement. Mais vient un temps où il faut du repos. Nécessairement.
Viens un temps où il faut changer la cadence. Vient un temps où il faut valider la route. Réorienter le chemin. Au besoin. Vient un temps où la marche se doit d’être guidée. Propulsée. Inspirée. Vient un temps où les automatismes ne servent plus. Nous menant nul part. Et partout à la fois.
Éduquer.
Notre éducation. Celle de nos enfants. Celle que nous leur offrons. Est basée sur la continuité. Tout se tient. Tout s’entretient. La curiosité est notre pilier. C’est sur elle que tout est fondé. Mais nous laissons le temps s’imposer. Peser. De tout son poids. Sur ce qui doit être. Sur quelque chose de plus grand que soi. Qui parle de lui-même. Quelque chose qu’eux seuls peuvent entendre. Quelque chose qu’on ne pourrait leur enseigner. Quelque chose qu’on ne pourrait leur donner. Quelque chose vers lequel on ne peut que les guider.
Trouver un sens.
Éduquer. L’intellect. Le coeur. L’humain. C’est là notre défi. Leur apprendre à se faire confiance. À offrir leur confiance. Faire d’eux des êtres respectueux. Des êtres intelligents. Suffisamment pour être conscients. Parce que nous l’avons appris sur le tas. Durement. Et que nous avons dû nous relever. Pas à pas.
Nous laissons la vie soubresauter. Sur eux. Autour d’eux. En les accompagnant. En les réconfortant. Nous laissons la vie se braquer. Devant eux. Nous les laissons échafauder. Des structures. Des rêves. Qui, espérons-le, leurs permettront de se consolider. D’affronter. Le présent. Sans s’hypothéquer pour l’avenir.
Les Fêtes.
On approche. De cette période de l’année. Où on est sur sollicités. Où nous sommes supposés s’emballer. Où nous sommes théoriquement en période de repos. Ici et là. À s’offrir des cadeaux. On approche. De ce moment clé de l’année. À deux pas de la voir se boucler. On atteint ce moment. Culminant. Où l’on regarde derrière. Où l’on entrevoit par-dessus la barrière.
Depuis quelques années. Nous avons décidé de nous écouter. De nous respecter. De s’offrir un temps pour se retrouver. À coups de oui et de non. Et parfois à coups de déceptions. Nous l’avouons. Mais. Ça fait partie de la vie. De celle que l’on construit. Dans laquelle on s’établit. Et ça fait partie aussi. De l’éducation à la vie.
Nous vous souhaitons.
En ces temps des Fêtes qui approchent. Nous vous souhaitons. Du bonheur. De l’acceptation. De la santé. Du pardon. De l’indulgence. De l’amour à profusion. Et du bon temps avec les vôtres.
Chez nous ce sera doux. Lent. Et sûrement en linge mou. L’année a été chargée. Nous allons donc nous reposer. Mais il y aura aussi. Des questions. Des réponses. Des leçons. Quelques recherches. Des livres d’école ouverts. Des lectures la tête à l’envers. Entrecoupées de cris. De courses. De jeux de société. Parce que c’est ça la vie. Même au ralenti.